Vers l’an 450, saint Sever, originaire de Syrie, et ses compagnons vivaient retirés en un ermitage, non loin d’Agde dans l’Hérault. Un jour, une tempête d’une puissance inouÏe frappa les côtes, poussant les eaux dans les terres et menaçant d’inondation toute la contrée. Les moines prièrent et l’un d’eux vit apparaître la Vierge Marie, agenouillée sur un rocher. Aussitôt, la tempête se calma et les eaux commencèrent à refluer.
En mémoire de cette apparition miraculeuse, une chapelle fut construite sur les lieux mêmes où la sainte Vierge s’était agenouillée, là où les marques de ses genoux s’étaient imprimés sur le rocher. Dès lors, Notre-Dame de l’Agenouillade au Grau ou Notre-Dame du Grau devint un lieu de pèlerinages important et ce d’autant plus qu’il se trouvait sur un des Chemins de Saint Jacques de Compostelle. L’empreinte du genou de la Vierge Marie est toujours visible dans la chapelle de l’Agenouillade, au milieu de la nef.
En 1667, le duc de Montmorency fit bâtir par les capucins une église de plus grande taille, en même temps qu’un monastère. Ce sont les pères capucins qui ensuite élevèrent quinze chapelles sur le chemin allant d’Agde à Notre-Dame du Grau, chacune d’entre elle représentant un Mystère de la Passion du Christ. Le succès des pèlerinages fut dès lors immense.
Hélas, la révolution française détruisit toutes ces chapelles et les pèlerinages à Notre-Dame de l’Agenouillade ne purent reprendre, au XIXe siècle, que sous l’impulsion des Pénitents blancs, religieux vêtus de blanc , placés sous l’invocation de la Sainte Vierge, créés par le roi Henri III.
La chapelle de l’Agenouillade est ouverte tous les jours, de 10h à 18h en entrée libre. L’église attenante Notre-Dame du Grau ne l’est pas à l’exception du 15 août, jour de pèlerinage annuel. Un pèlerinage auquel il convient vraiment de participer lorsque l’on habite dans la région ou que l’on s’y trouve pour la fête de l’Assomption de Marie.