Cela peut paraître surprenant à notre monde européo-centré, mais la pape François ne s’est jamais rendu dans aucun pays de l’Union Européenne depuis son élection. Ses deux seuls déplacements sur le sol de l’Union n’étaient pas des visites aux habitants. En Grèce il allait voir les migrants et à Strasbourg les institutions de l’Europe, comme il le souligne lui-même.
Mais pourquoi, tant de voyages et pas un sur le vieux continent ? Le pape précise tout de suite qu’il n’y a pas de désintérêt de sa part,mais …
« Cela ne signifie pas ne pas avoir d’attention pour l’Europe que j’encourage comme je peux à redécouvrir et à mettre en pratique ses racines les plus authentiques, ses valeurs. Je suis convaincu que ce ne sera pas les bureaucraties ou les instruments de la haute finance qui nous sauveront de la crise actuelle et résoudront le problème de l’immigration qui, pour les pays de l’Europe, est la plus grande urgence depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. »
Il précise également qu’il a visité d’autres pays européens non membres de l’Union et il explique son choix.
« Mais j’ai toutefois visité d’autres pays qui sont européens bien que ne faisant pas partie de l’Union : l’Albanie et la Bosnie Herzégovine. J’ai préféré privilégier ces pays dans lesquels je peux apporter une petite aide, encourager qui, malgré les difficultés et les conflits, travaille pour la paix et pour l’unité. Des pays qui sont, ou qui ont été, dans de grandes difficultés. »
Entretien extraits de « En voyage » (« In viaggio« ) le livre d’Andrea Tornielli, publié chez Piemme et qui sera présenté à Rome le 26 janvier prochain.
Une Europe que le pape a déjà appelé à faire la lumière et la vérité sur son héritage et ses racines.